Pseudoéphédrine : ENTRE LES RISQUES ET LA GUÉRISON

"L'agence française indique que «des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux peuvent survenir après l'utilisation de médicaments vasoconstricteurs à base de pseudoéphédrine"

Le traitement du rhume chez les adultes vise à soulager les symptômes pendant la période de récupération naturelle. Il se base principalement sur l’adoption de lavages nasaux réguliers et la prise d’un médicament antipyrétique et analgésique, principalement le paracétamol, en cas de fièvre dépassant les 38 °C ou de maux de tête.

PHARMACOLOGIE

Pourquoi les patients expriment-ils une méfiance croissante envers les traitements contre le rhume, en particulier ceux contenant de la pseudoéphédrine?

L’absence de communication officielle a pris au dépourvu les professionnels de la santé. La plupart des utilisateurs estiment désormais que ces médicaments, particulièrement ceux contenant de la pseudoéphédrine, ne devraient plus être employés, en se basant sur la situation dans d’autres pays.

L’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) :

A suscité des inquiétudes parmi les usagers de ces médicaments le 22 octobre 2023. Elle a publié un point d’information intitulé «En cas de rhume, évitez les médicaments vasoconstricteurs par voie orale!». Dans ce document, l’Agence française alerte sur les risques d’infarctus du myocarde et d’accidents vasculaires cérébraux liés à l’utilisation de médicaments vasoconstricteurs contenant de la pseudoéphédrine pour soulager les symptômes du rhume. Elle souligne que ces événements peuvent survenir indépendamment de la dose et de la durée du traitement, tout en précisant que le risque demeure très faible.

La décision de l’ANSM :

Repose sur des données récentes provenant de bases de données de pharmacovigilance et de la littérature médicale, rapportant des cas de syndromes d’encéphalopathie réversible postérieure (PRES) et de syndromes de vasoconstriction cérébrale réversible (RCVS) après la prise de vasoconstricteurs oraux contenant de la pseudoéphédrine. Étant donné que ces médicaments sont également commercialisés dans d’autres pays européens, l’ANSM a demandé leur réévaluation au niveau européen. Le Collège de la médecine générale, le Conseil national professionnel d’ORL, l’Ordre national des pharmaciens, ainsi que les Syndicats de pharmaciens d’officine soutiennent la recommandation de ne pas utiliser les formes orales des médicaments vasoconstricteurs pour traiter les symptômes du rhume, une affection bénigne d’origine virale.

La question se pose de savoir s’il convient de suivre les recommandations françaises en déconseillant leur utilisation ou s’il est préférable d’attendre le compte rendu de la réévaluation européenne. En principe, la Commission nationale de pharmacovigilance devrait être la seule instance à réévaluer le rapport bénéfices/risques de la pseudoéphédrine et à prendre les décisions nécessaires. Ses recommandations doivent être rapidement diffusées aux professionnels de la santé afin qu’ils puissent informer les patients.